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Annonces Influenza : Le Modef dedans et dehors

Ce mardi 21 février, le MODEF était représenté à la réunion avec Stéphane LE FOLL, ministre de l'agriculture. Régis Lahiton, Serge Mora et Mélanie Martin y ont défendu les propositions et notamment la revendication d'une alternative au confinement (pendant la période de risque élevé "avifaune"), sur la base de la possibilité de dérogation ouverte par la décision européenne. La Confédération paysanne s'est positionnée en ce sens aussi.
Pour appuyer ces propositions qui, en revanche, ne sont pas soutenues par le syndicat majoritaire, quelque 300 producteurs ont répondu à l'appel à un rassemblement devant le lieu de la réunion.
Annonces Influenza : Le Modef dedans et dehors

Mélanie Martin au milieu des manifestants du 21 février 2017 (Mont de Marsan)

La lettre ouverte au Ministre de l'agriculture, adressée la veille de la réunion à Stéphane LE FOLL, reprend l'analyse et les propositions du Modef :

Deux visions de la crise, deux visions des remèdes...

Monsieur le Ministre,

Plus nous nous enfonçons dans la crise, plus nous pensons que toutes les hypothèses de sortie de crise sont à examiner sereinement. De manière empirique, suite aux échanges nombreux entre producteurs, nous en concluons qu'il va falloir combattre le virus différemment. Dans ce cadre, la vaccination ponctuelle sur des zones infectées est une voie à explorer en cas d'alerte ainsi que la réorientation de la recherche génétique vers des souches rustiques.

Les stratégies sanitaires ne sont pas neutres. Elles sont plus ou moins cohérentes avec les différentes visions de la société.À ce titre, même si les éclairages scientifiques sont essentiels, les stratégies sanitaires se discutent.

Par cette lettre ouverte, nous tenons à vous alerter sur un point essentiel à nos yeux : l'avenir de l'élevage plein air.

En effet, alors que la possibilité de préserver l'élevage en plein air existe sur le plan réglementaire européen, le CIFOG préconise d'aller au-delà des exigences de la décision européenne du 14 février pour imposer le confinement de toutes les volailles -au sens de la claustration- pendant la période de risque avifaune élevé.

Nous concluons de l'expérience de ce deuxième épisode que le confinement ne constitue absolument pas un rempart contre la dissémination du virus. Des couvoirs d'une grande rigueur sanitaire ont été contaminés. Les salles de gavage n'ont pas été épargnées.

Alors, pourquoi le président du CIFOG, habituellement « très remonté » contre les contraintes, refuse t-il de s'appuyer sur l'ouverture autorisée par le texte européen ?

Dès l'an dernier, le Modef a régulièrement alerté vos services sur le fait que les grands opérateurs de la filière n'ont de cesse d'imposer aux éleveurs d'investir dans des bâtiments sous couvert de biosécurité. Des plans « bâtiment » ont été engagés dès 2016. Or, vous-même et vos services insistez très régulièrement sur le fait que les mesures de biosécurité relèvent avant tout de pratiques sanitaires de bon sens.

En réalité, la biosécurité sert ici de caution à une intégration irréversible des producteurs dans la filière. Comme les laitiers, tenus par les emprunts à rembourser1, les producteurs de palmipèdes et volailles auront-ils d'autres choix que de continuer à produire à n'importe quel prix ?

En foie gras aussi, l'interprofession ne sert en aucune façon les intérêts de la majorité des producteurs. Incapable de brider les velléités de croissance des 3 grands groupes coopératifs qui représentent à eux seuls 70 % du marché national en 2015, le CIFOG n'a jamais été incisif sur le niveau des stocks de foie gras qui, pourtant, ont longtemps pesé sur les prix aux producteurs. Le CIFOG sert les intérêts des grands industriels qui cherchent à rentabiliser leurs usines.Et pour cela, les producteurs doivent être malléables et corvéables. En clair, le président du CIFOG agit d'abord en relais d'un grand groupe dans lequel il occupe aussi des responsabilités.

Au contraire, attachés à l'autonomie des agriculteurs, soucieux d'une juste rémunération de leur travail, sensibles au bien-être animal et persuadés que les consommateurs seront de plus en plus sensibles aux modes de production, avec le MODEF, les paysans réclament que la possibilité de l'élevage en plein air soit offerte à tous les producteurs.

Pour cela, le MODEF propose que, pendant la période de risque avifaune élevé, l'abaissement des densités sur parcours soit une alternative reconnue au confinement en filière courte et en filière longue.

Afin de pouvoir recourir à la vaccination des palmipèdes sans pénaliser les exportations de volailles, il serait souhaitable que le sort des palmipèdes ne soit plus lié à celui des volailles de chair pour gérer le statut indemne d'un pays.

Nous demandons que le ministère de l'agriculture et la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes refusent l'extension de tout accord interprofessionnel qui remettrait en cause l'élevage plein air et la diversité des modes de production générateurs de valeur ajoutée et d'emplois dans nos territoires.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, à l'expression de nos respectueuses salutations.

Christophe MESPLÈDE, président de la FSA-Modef et Mélanie MARTIN, présidente de la FDJA-Modef

1 Avec 5 canards/m2 pour un lot moyen de 12 000 canards (IGP), il faut un bâtiment de 2 400 m2 pour une bande sur les 3 pouvant être produites dans une année. Le coût au m2 (source Cifog) allant entre 120 et 175 €/m2, l'investissement atteint 354 000 € !

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