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Le Modef rencontre Euralis

L'offre de service expérimentée depuis 2013 par Euralis suscite des discussions et fait l'objet de rumeurs dans les campagnes. En avril, le Modef avait convenu de rencontrer Euralis pour remonter à la source de l'information. C'est ainsi que le 23 juin, à Lescar, Jean-Michel PATACQ, Jean-Paul LATASTE et Éric DUMAS, administrateurs d'Euralis ont reçu et échangé avec Christophe MESPLÈDE1.VENU
Le Modef rencontre Euralis

De g à d : Jean-Michel Patacq, Christophe Mesplède, Jean-Paul Lataste et Eric Dumas

PAR LE CHANVRE
Jean-Michel PATACQ, président délégué du pôle agricole, a expliqué dans quel contexte ce sujet est arrivé en discussion.
Il y a 5-6 ans, pour approvisionner l'usine de chanvre (qui a fermé depuis), la coopérative a commencé à faire produire à des coopérateurs du chanvre sur des jachères, essentiellement en Haute-Garonne.
Ces derniers temps, Euralis se trouve confronté à une demande grandissante chez des agriculteurs : pouvoir cultiver des terres sans avoir à en assurer la gestion quotidienne.
D'où le questionnement du conseil d'administration : ne devons-nous pas proposer une alternative à nos adhérents ?
UNE EXPÉRIMENTATION
Avant d'aller plus loin dans les explications, Jean-Michel PATACQ tient à rectifier les faits face aux rumeurs qui se sont répandues : « Euralis n'a réalisé aucune acquisition foncière et n'a aucunement en projet de se lancer dans cette voie ! ».
En revanche, la coopérative a décidé d'expérimenter une formule sécurisée, « bien carrée » car assise sur un contrat clair.
Cela a suscité du débat en conseil : La coop doit-t-elle répondre à cette demande de service émanant d'agriculteurs ou bien doit-t-elle rester sur la logique de mettre en place ce service dans le but de garantir l'approvisionnement des usines ?
ÉVOLUTION DU DISPOSITIF
Comment cela fonctionne ? Parmi sa palette classique de services, le technicien d'Euralis dispose d'une prestation de gestion de culture. Dans ce cas là, l'exploitant agricole délègue les travaux et le suivi technique de la culture à la coopérative. La coopérative s'occupe de dépêcher un prestataire (ETA ou Cuma) qui aura été préalablement validé par l'agriculteur.
La première année (2013), Euralis assurait un forfait à l'agriculteur. Pour la deuxième année, le forfait a été remplacé par une rémunération constituée par le produit de la récolte. L'agriculteur vend dans les mêmes conditions que n'importe quel autre coopérateur.
« Il était évident pour le conseil d'administration que si Euralis met en place un forfait, le groupe doit pouvoir le proposer à tous ceux qui le souhaitent. Or, en raison des aléas et fluctuations, nous ne pouvions le garantir à tout le monde », motive Jean-Michel PATACQ.
LES MOTIFS DES EXPLOITANTS
Après la première année d'expérimentation, les utilisateurs de cette prestation invoquent les raisons suivantes : l'éloignement d'une partie de l'exploitation (l'exploitant fait appel au service pour quelques parcelles), pouvoir mieux se consacrer à la vigne (viticulteurs spécialisés), manque de temps (pluriactifs)...
Les administrateurs d'Euralis insistent sur le fait que la prestation concerne exclusivement des exploitants et que ces derniers restent décisionnaires. En 2014, cela concernera près d'un millier d'hectares dont un tiers en cultures d'automne et deux tiers en maïs et sorgho.
LE FORFAIT
Euralis était intéressé par l'avis du Modef sur le principe du forfait. Le forfait est-il perçu comme une rémunération garantie aux coopérateurs ?
Christophe MESPLÈDE a souligné que, dans sa conception du métier, il est important que l'agriculteur soit responsabilisé et que son autonomie de gestion soit favorisée. Le forfait est assimilable à ce qui se pratique dans l'intégration où le gaveur est payé par un montant fixe par canard.
QUE DEVIENDRAIENT CES TERRES ?
Que deviendraient ces terres si Euralis ne faisait rien ?
Il ressort des échanges que des cas de figure très divers cohabitent sur le terrain. Si cette prestation peut répondre à des besoins précis et partiels, pour le Modef, il faudra veiller à qu'il ne se généralise pas car, à terme, cela pourrait figer des surfaces pourtant nécessaires à l'installation de nouveaux agriculteurs. Selon le Modef,  d'ores et déjà, le fait que 43 % des installations avec DJA (en 2013 dans les Landes) aient été réalisées sur moins de 13 ha traduit une réelle difficulté pour les jeunes d'accéder au foncier.
1 – Philippe LACAVE a eu un contretemps de dernière minute.

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