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Claude Lajous- AOC Sols

Lors de son congrès2014, le Modef a accueilli Jean-Claude LAJOUS de l’association AOC Sols (Association Occitane de Conservation des Sols). Fervent défenseur des TCS et des couverts végétaux, il a apporté son témoignage sur ces pratiques. Il a répondu aux questions des intéressés, en donnant des conseils et de nouvelles pistes de réflexion sur ces techniques.
Claude Lajous, AOC Sols

Claude Lajous, AOC Sols (31)

AGRICULTEUR-FORMATEUR

Ancien éleveur laitier de la Haute-Garonne, Jean-Claude LAJOUS a abandonné son système pour diverses raisons : pas de successeur, travaux de remise aux normes… Il est alors devenu producteur céréalier avec 110 ha de grandes cultures. En 1993 alors qu’il entre dans un groupe tracteur, il visite une parcelle de blé en semis direct et comme il le dit lui-même « ça m’est monté à la tête ». « Pouvoir arracher un pied de blé avec une motte de terre, marcher sur un sol souple », ce fut une véritable révélation.

Il explique à la salle, que peu de temps après il a vendu l’intégralité de son matériel conventionnel pour acheter un outil de semis direct, et qu’il a commencé à s’intéresser « au sol, à la matière organique, aux vers de terre ». Alors que les coopératives et la chambre d’agriculture n’apportent pas un grand soutien à ces initiatives, Jean-Claude LAJOUS persévère dans cette voie.

En 2009, l’AOC Sols est créée et permet d’échanger des idées lors de réunions, d’essais, de formations sur les techniques de conservation du sol. Petit à petit, l’agriculteur diminue les doses de fertilisants et de produits phytosanitaires et intègre les couverts végétaux afin que son sol ne soit jamais laissé nu. Aujourd’hui en tant que formateur, il conseille aux intéressés de « suivre les 4 étapes dans l’ordre : se poser des questions, s’informer, se former et décider ».

En, tant qu’agriculteur il est satisfait de son système, qu’il qualifie de « performant » et apporte ses connaissances dans des groupes de travail. Au niveau des charges de mécanisation, il dépense 210 €/ha en moyenne, récolte et semis compris, et il compte 50 l de gasoil.

METTEZ LE COUVERT

Certains agriculteurs se questionnent sur la mise en place de ces techniques. En effet, Serge MORA explique qu’il a déjà suivi une formation avec Frédéric THOMAS et qu’il avait été passionné, mais sur des terres chalossaises avec beaucoup d’eau en avril et de la sécheresse en août, il doute de l’efficacité de ces techniques. Les questions se poursuivent sur l’efficacité des TCS sur tous types de sol. Jean-Claude LAJOUS répond de manière simple « Oui, ça marche partout… cailloux, sables, limons, mais à chaque fois l’approche est différente. » Chaque exploitation a une situation pédoclimatique qui lui est propre. Il est donc important que les agriculteurs trouvent des solutions localement. Le mieux, que chacun fasse des essais sur des petites zones de ses parcelles pour voir ce qui est le plus adapté.

Un conseil aux maïsiculteurs : Pour implanter un couvert végétal après un maïs, il ne faut surtout pas broyer car cela risque d’enfouir les pailles au passage du semoir et empêcher la montée du couvert.

Son propos est illustré par deux témoignages d’Albert SAFFORES et Eric LABASTE, tous les deux producteurs de kiwis, ayant vécu la même expérience sur leurs vergers. « Un paysan formateur c’est bien », commente le premier des deux agriculteurs, parce que tu vis ce que tu dis. Lors d’une formation dans les Pyrénées-Atlantiques on s’est rendu compte qu’on ne faisait plus attention à son sol. Celui de mes vergers était dur comme du béton. Alors j’ai ajouté des déchets verts, du fumier composté, puis des couverts végétaux, et les kiwis ont refait des racines. Au bout de 7 ou 8 ans, on revoyait de la terre avec des vers et on avait les meilleurs rendements de la coop’ ».

C’est la même constatation, qui a poussé Eric LABASTE a laissé croître l’herbe entre ces rangs de kiwis. « L’herbe arrivait à hauteur d’homme, puis on la fauchait à la main, et on laissait le tapis végétal tel quel au pied des arbres à kiwis pour apporter de la matière organique. »

Tous s’accordent à dire qu’il faut retravailler le sol simplement, « les racines doivent remplacer le travail de la ferraille » conclue Jean-Claude LAJOUS. Essayer les TCS, c’est presque les adopter.

Lire aussi l'édito d'Eric Labaste

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