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Foie gras expo 2013 : Mieux valoriser les SIQO

Le troisième colloque portait sur les signes d'identifications de la qualité et de l'origine (SIQO) et plus précisément, à partir du cas des volailles, de comment mieux valoriser le Label rouge dans la grande distribution ? Assez rapidement, le débat a été ramené sur la mission assignée aujourd'hui à ces signes officiels de qualité parmi le flot de marques, de gamme, de bannière... Ont participé à la discussion Luc BERGINIAT (directeur de la coopérative Volailles d'Albret), Olivier DANDIEU (Ets Dandieu), Bruno LAMAISON (La maison du poulet), Thierry MANESCAU (directeur du Leclerc d'Orthez) et Maryline BEYRIS (conseil régional).
Foie gras expo 2013 : Mieux valoriser les SIQO

Ce qu'apporte le label

Les représentants de la coopérative et des entreprises privées ont mis en avant les qualités du Label Rouge.

« Le Sud-Ouest jouit d'une très bonne réputation en volailles. Il est primordial de tenir les objectifs de qualité pour ne pas affaiblir la réputation qui a pu être acquise », explique Bruno LAMAISON.

« Les consommateurs achètent des produits sous signes officiels de qualité ou d'origine(SIQO) pour se rassurer. En circuit court, du fait de la proximité entre le producteur et le consommateur, ce dernier n'en a pas besoin. Cependant, l'antériorité des labels rouges dans le Sud-Ouest a construit la notoriété des volailles du Sud-Ouest, notoriété qui profite y compris à ceux qui ne produisent sous Label rouge », reconnaît Olivier DANDIEU.

Luc BERGINIAT ajoute : « Il faut rappeler la genèse de la démarche. Il s'agit de fixer des exigences qui permettent de distinguer des produits de qualité supérieure avec des contrôles effectués par des organismes extérieurs. Sans la légitimité de ces contrôles, 50 ans après, les Labels rouges n'existeraient plus ».

La fonction d'une marque

Selon Thierry MANESCAU, de manière générale, une marque a pour fonction de communiquer sur ses valeurs. La marque Repères du Leclerc, avec comme logo une boussole, a pour objectif plus particulier d'aider le consommateur à s'y retrouver parmi la multiplicité de l'offre (70 000 références gérées par Leclerc). « Nos régions ont du talent » a pour but de mettre en valeur les entreprises locales. Ex : Delpeyrat. Autre exemple, la bannière « Sud-Ouest » est là pour faire vendre. On est dans le marketing.

« La question à se poser est quelle est la mission d'un Label aujourd'hui ? Est ce qu'il est là pour fidéliser ? Pour sécuriser ? Il faut redéfinir quelle est la relation entre le consommateur et le Label Rouge », poursuit le représentant du magasin Leclerc. Le Label rouge doit trouver sa place au milieu de l'ensemble des signes, marques.

La politique de l'entreprise DANDIEU est de mettre en avant le nom de l'entreprise. « Nous vendons des poulets élevés plus longtemps que le Label Rouge. Au fil du temps, nous avons construit notre fichier clients. Quand on évolue, comme nous le faisons actuellement vers les plats cuisinés, pour conserver nos clients, il nous faut absolument offrir le même niveau de qualité », raconte Olivier DANDIEU.

Comment s'y retrouver ?

Les avis divergent sur les effets de la multiplicité des Labels et IGP. Selon Thierry MANESCAU, quand chaque région aura son Label ou son IGP, comment le consommateur saura ce qui différencie un Label Landes d'un label Gers ?

Luc BERGINIAT estime pour sa part qu'il n'y qu'un signe distinctif fiable : le Label Rouge. En revanche, il admet que les producteurs de Label Rouge ne communiquent pas assez pour faire savoir ce que recouvre les Label Rouge. « Il faut dire aux consommateurs et à nos clients, que le label rouge, ce sont des producteurs qui respectent un cahier des charges, des savoir faire et des contrôles. Il compte sur les animations de producteurs dans les magasins, l'initiative à venir du SYNALAF1 et l'action de Qualité Landes pour combler ce déficit d'information.

Le discrédit par les prix

Si le représentant du Leclerc affirme que ce n'est pas le distributeur qui fait le prix mais le consommateur, les autres intervenants sont tous d'accord pour dire que les variations de prix d'une semaine sur l'autre d'un même produit de qualité déboussolent le consommateur. « Quand, pour un poulet LR, on passe de 2,99 €/kg à 8,99 €/kg, le consommateur a du mal à croire qu'il s'agit d'un produit de qualité équivalente » précise Luc BERGNIAT. Ces écarts de prix discréditent le Label Rouge.

Au contraire, dans un contexte de cohérence entre prix et qualité, le consommateur pourrait ensuite choisir en fonction de ses critères propres : l'origine du produit, bio ou pas...

Extension de garantie ?

De la salle, une participante a relevé la difficulté à différencier un label Rouge qui garantit des pratiques d'élevage (avec parfois une déclinaison par terroir) d'une IGP qui identifie une zone de production à laquelle peut être associé un cahier des charges. Sans compter l'étiquetage environnemental et peut-être bientôt un autre relatif au bien être animal...

Marie-Christine DASTE indique que, au delà des pratiques et de la qualité, le Département voit dans le Label Rouge un outil porteur d'une conception de l'aménagement du territoire avec des emplois agricoles et des exploitations nombreuses. Maryline BEYRIS abonde : « Suite à l'affaire de la viande de cheval, les conseillers régionaux ont décidé de renforcer les critères des cahiers des charges pour bénéficier de la bannière Sud-Ouest. L'objectif étant aussi de maintenir des agriculteurs sur le territoire, pour le cassoulet, pourquoi ne pas mettre en place une production locale de haricots au lieu de les importer d'Argentine ? ».

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1 - Syndicat national des labels avicoles de France

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