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La noisette : de l'avenir dans la coquille

« Le marché de la noisette est en plein développement. C'est pourquoi, il y a deux ans, nous avons pris la décision de tripler notre potentiel de production d'ici à 2030 » lance Christian PEZZINI, directeur de la coopérative Unicoque, le leader de la noisette en France. Le GDA de Pouillon-Peyrehorade avait invité la coopérative à présenter son projet en marge de son assemblée générale qui se tenait mardi 22 janvier 2013 à Pouillon.
La noisette : de l'avenir dans la coquille

Verger de noisettes (crédit photo : Unicoque)

Une démarche qualité

La France produit 10.000 T de noisettes par an soit 1 % de la production mondiale. Nous sommes loin derrière le premier producteur mondial, la Turquie qui récolte quelques 750.000 T.

Forte de ses 250 adhérents, Unicoque collecte 98 % de la production française. Basée à Cancon dans le Lot-et-Garonne, cette coopérative spécialisée dans la production et la commercialisation de fruits à coque a été créée en 1979.

« Ne pouvant être concurrentiels vis-à-vis de la production turc (de petit calibre à faible coût de revient), nous nous sommes positionnés sur un marché de niche, la noisette de bouche » explique Christian PEZZINI.

En s'engageant dans une démarche qualité et en créant une marque « Koki », Unicoque a réussi à conquérir 60 % des parts de marché de la noisette de bouche en Europe. La proximité vis-à-vis du pool de consommation fait que la coopérative peut livrer presque toute l'Europe à J + 3.

Objectif : 30.000 tonnes

Unicoque qui a toujours porté attention aux besoins de l'aval sait que la demande mondiale en noisettes va progresser, notamment pour l'industrie. La coopérative voit donc une opportunité à saisir pour les producteurs du Sud-Ouest. « Ferrero projette une hausse de ses besoins de 4 % par an. Il consomme à lui seul 1/4 des noisettes produites dans le monde » illustre le directeur. Dans le reste du monde, peu de nouvelles plantations sont prévues et d'importants producteurs comme la Turquie, l'Italie devraient même réduire leurs surfaces.

En savoir plus 

Bruno SAPHY

05.53.01.60.08

bsaphy@unicoque.com

Unicoque se pose un challenge : passer de 10.000 T en 2010, à 30.000 T en 2030. « Pour y arriver, il faudrait planter 400 ha par an » souligne Christian PEZZINI.

Unicoque est donc à la recherche de producteurs et les Landes, par son climat et sa topographie, seraient une très bonne terre d'accueil.

Un investissement qui rapporte

Pour convaincre les agriculteurs, les responsables ont présenté quelques repères socio-économiques.

« La production de noisettes, très mécanisée, ne demande qu'une trentaine d'heures de travail à l'hectare mais va rapporter 2 fois plus que le maïs » avance le directeur. Les références moyennes font apparaître une marge brute de 3.000 €/ha et une marge directe de 1.600 €/ha.

Il faut cependant raisonner sur du long terme. Au départ, les investissements sont importants (environ 10.000 €/ha à la plantation) et il n'y a aucune rentrée d'argent puisque le verger n'entrera en production que la quatrième année et en pleine production la septième. Cela dit, la coopérative a négocié des avances à la trésorerie (cf brève).

« Le producteur de noisettes peut espérer un retour sur investissement de 12 ans, rémunérer sa main d’œuvre à hauteur de 40 € par heure et son capital de 6 à 9 % par an » complète Bruno SAPHY en charge du projet.

Autre argument de poids : cette culture n'est pas aidée par la PAC (même si les DPU peuvent être activés sur ces surfaces). Le revenu du producteur ne dépend donc pas des aides.

40 ha au minimum

Les charges de mécanisation sont relativement importantes, il est donc nécessaire d'atteindre une taille critique pour les optimiser. « Nous encourageons les producteurs à créer des îlots de 40 ha, seul, à deux ou trois. C'est la dimension minimum pour amortir la récolteuse » note Bruno SAPHY. La mutualisation des équipements est intéressante dans un rayon de 30 km. « Dans la coopérative, 60 % des investissements réalisés par les adhérents sont en Cuma » ajoute-t-il.

Irrigation : 2.000 m3 /ha

Pour être rentable, il faut aussi viser des hauts rendements. « L'irrigation, c'est la garantie d'avoir des rendements multipliés par 1,5 et de satisfaire la demande de nos clients en fruits homogènes » explique Bruno SAPHY. Aussi l'exploitation doit être en mesure d'apporter 2.000 m3/ha, y compris sur des sols profonds.

Pour aider ses adhérents à monter des projets de plans d'eau, la coopérative a créé un bureau d'étude. « Depuis 2010, nous avons pu créer 12 lacs et nous projetons d'en réaliser encore 60. Il est possible de faire des retenues, mais il faut respecter certains principes, comme par exemple ne pas prélever dans le milieu naturel en période estivale » indique Christian PEZZINI. Une convention a été signée avec l’État et le Conseil général du Lot-et-Garonne pour formaliser cela.

Si le noisetier aime l'eau, en revanche, il ne lui en faut pas en quantité excessive car il ne supporte pas une asphyxie prolongée. Cette culture est à réserver aux sols drainés ou filtrants.

Une culture très mécanisée

« La culture de noisettes ressemble plus à de la grande culture qu'à de l'arboriculture » compare le directeur de la coopérative. Les interventions sont très mécanisées.

Plantation : Elle se fait en ligne, avec un GPS à une densité de 666 arbres/ha.

Taille/élagage : Coupe au lamier. Arbres de 3 à 4 charpentières. Entre 5 et 8 heures par ha. Broyage en bout de parcelle (les résidus sont réincorporés au sol).

Désherbage : les inter-rangs sont enherbés. Seule la ligne est désherbée.

Lutte contre les ravageurs : 3 applications par an pour contrôler le phytopte, un acarien qui attaque les bourgeons et le balanin des noisettes, un coléoptère.

Irrigation localisée : goutte à goutte enterré ou micro-jets.

Récolte : à la machine une fois que les noisettes sont tombées au sol. 7 à 8 ha par jour.

Travail du sol : aucun

Un accompagnement technique

Aujourd'hui, la coopérative emploie une équipe de 9 conseillers qui appuie techniquement les producteurs et mène des expérimentations.

Chaque producteur reçoit une visite du conseiller tous les 18 mois.

Les nouveaux producteurs ont droit à une visite avant et après plantation.

La coopérative propose également des stages de formation.

DES AIDES FINANCIÈRES

Aide à l'investissement : Une convention a été signée entre Unicoque, et deux banques qui octroient des prêts pouvant s'élever jusqu'à 150.000 € à un taux intéressant (taux Agilor à 2,75 %) et avec un plan de remboursement échelonné sur 20 ans.

Aides à la plantation : FranceAgriMer délivre une aide de 1.800 €/ha.

Avance à la trésorerie :Les trois premières années, les producteurs ne vont tirer aucun revenu de la plantation. Pour compenser ce manque à gagner, Unicoque a signé une convention avec une banque qui alloue des avances de trésorerie de 1.500 €/ha.

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