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Comment contenir le PSA ?

« En 2012, nous avons pu penser que le pic de contamination était derrière nous. En 2013, nous nous apercevons que ce n'est pas le cas », indique François LAFITTE, président de la Scaap Kiwifruits de France, qui animait une réunion d'information sur le PSA le 27 mars 2013 à Saint Lon les Mines. Depuis début janvier et ces dernières semaines de manière encore plus prononcée, de plus en plus de symptômes sont observés par le service technique de la Scaap.
Comment contenir le PSA ?

D'où arrive le PSA ?

Le PSA (pseudomonas syringae pathovar actinidia) est une bactérie pathogène, un organisme microscopique non visible à l’œil nu.

Le PSA est repéré pour la première fois en 2004 au Japon. Le PSA arrive en Europe avec une première vague en 1990 en Italie (qui génère peu de dégâts), puis une seconde en 2006 qui impacte surtout les kiwis à chair jaune. Le PSA est décelé pour la première fois en France en 2010.

Le PSA entraîne la chute des fruits et le dessèchement puis la mort de la plante.

Ce qu'on sait sur le PSA

Les premiers symptômes apparaissent avec la montée en sève. Le printemps et l'automne sont plus propices à l'expression des symptômes du PSA. Le PSA est un pathogène actif entre 10 et 20°C (réduction de son activité par de fortes chaleurs).

Les vecteurs principaux de dissémination sont la pluie, le vent, les animaux et les

interventions humaines.

Les premières mesures prises ont été l'élimination des arbres atteints (coupés et brûlés) et la désinfection des équipements de taille.

Éléments nouveaux

Selon le service technique de la Scaap Kiwifruits de France, sur la zone de Peyrehorade, trois quarts des vergers sont touchés. « Cela peut aller de un seul pied à la moitié du verger » précise la technicienne.

Alors que jusqu'à présent les dégâts étaient plus importants sur les kiwis à chair jaune, le message sur la sensibilité variétale évolue. Si l'impact reste différencié selon les variétés, désormais, toutes peuvent être concernées. De même, aujourd'hui, le PSA est observé sur les jeunes mais également sur des vergers âgés.

En Hayward (variété très largement prédominante), les premières contaminations du verger arrivent souvent sur des arbres mâles précoces.

La stratégie proposée

François LAFITTE et la Scaap proposent la stratégie suivante :

  • Surveiller très attentivement les vergers : réaliser 3 inspections minutieuses à 15 jours d'intervalle et marquer durablement les arbres atteints ;
  • Éliminer (couper et brûler) les arbres atteints dans les meilleurs délais ;
  • Éviter d'apporter trop d'azote et trop d'eau, atténuer les stress.. ;
  • Prévenir la contamination par la désinfection des outils et matériels ;
  • Contrôler au mieux les populations de la bactérie (moins de dégâts si peu nombreuses) par des traitements préventifs opportuns et réalisés avec précision ;
  • Préférer les variétés les moins sensibles.

Discussion

La discussion a principalement porté sur les traitements au cuivre. Tous s'accordent sur le fait que les seuls traitements au cuivre sont insuffisants. Mais des interrogations subsistent.

Faut-il les associer à une substance activant les défenses naturelles telle le Bion qui serait reconnu comme le produit le plus efficace en Nouvelle -Zélande ? Alors, une dérogation sera nécessaire pour pouvoir utiliser cette substance.

Faut-il plusieurs années de traitement pour que le cuivre puisse stopper le développement de la maladie ?

Question subsidiaire : Faut-il imposer les traitements au cuivre par arrêté préfectoral ou bien la lutte volontaire par adhésion de l'ensemble des producteurs peut-elle suffire ? Comment intervenir sur les vergers abandonnés ?

D'autres producteurs soulèvent la question variétale : Pourquoi continuer à introduire de nouvelles variétés alors qu'elles sont à l'origine du problème ? Les responsables font valoir qu'il est nécessaire d'évoluer en permanence.

Un autre kiwiculteur a demandé si la caisse sanitaire nationale interviendra pour indemniser les producteurs. Réponse : pas pour le moment mais la réflexion est en cours.

Conclusions

François LAFITTE a souligné l'importance d'une mobilisation collective tout en précisant que la lutte ne permettra pas d'éradiquer la maladie mais uniquement de limiter son développement. Pour ce faire, les producteurs doivent se mettre d'accord, tous ensemble, sur les solutions et mesures à appliquer.

La surveillance accrue des vergers, l'élimination des arbres atteints et la poursuite des mesures d'hygiène (pour éviter la contamination) ne soulèvent pas d'objection.

En revanche, le débat n'a pas permis de dégager un accord unanime sur l'efficacité (ou les conditions d'efficacité) des traitements au cuivre et par conséquent sur la pertinence d'obliger tous les producteurs à les réaliser par arrêté.

PLAN DE SURVEILLANCE

En 2011, le plan de surveillance s'est focalisé sur les kiwis à chair jaune, plus sensibles. En 2012, ont été surveillés les foyers détectés en 2011 et les parcelles qui n'avaient pas encore été visitées.

Depuis début décembre 2012, la circulation des plants de kiwis est soumise à autorisation. Les plants doivent être accompagnés d'un passeport sanitaire européen sanitaire qui garantit qu'ils sont indemnes de PSA.

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