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Le PSA sous surveillance

Les premiers foyers de la bactérie Pseudomanas syringae pathovar actinidia (PSA) sont apparus dans les vergers de l’Adour fin janvier-début février 2010. Le PSA ne présente aucun risque pour les consommateurs. Cette bactérie est uniquement pathogène pour les espèces végétales du genre actinidia, autrement dit tout type de kiwi. Les services techniques des différents opérateurs et le service régional de l’alimentation (SRAL, ex-SRPV) observent de très près l’évolution de la maladie.
Symptômes PSA kiwis

Des dessèchements anormaux de latérales avec parfois quelques traces d'exsudats

Plan de surveillance

La bactérie PSA, responsable du chancre bactérien du kiwi, a été identifiée pour la première fois au Japon en 1984. Sa présence est enregistrée en Italie en 1994. La région du Latium (Italie) a connu une grave épidémie en 2009. En France, des cas ont été identifiés dans la Drôme et en Aquitaine.

Les inquiétudes suscitées par l’extension de la bactérie ont contribué, à l’ordre du ministère de l’agriculture, dès le 6 avril 2011, à la mise en place d’un plan de surveillance PSA du kiwi. Ce plan de surveillance est coordonné par le SRAL.

Les vergers les plus sensibles (ceux de kiwis à chair jaune et les parcelles avec de jeunes plants importés d’Italie) sont prospectés en priorité. Les techniciens des groupements prospectent les plantations de leurs producteurs et le SRAL celles des indépendants..

Fonctionnement du PSA

Le PSA semble être en mesure d’infecter et de voyager dans le système vasculaire des arbres. Il entre par les fleurs, les blessures de tailles, les dommages sur l’écorce dus aux câbles ou au gel, les blessures laissées par la chute des feuilles, etc. La bactérie peut se multiplier sur la plante sans causer de maladie ni de symptôme.

Le PSA semble se propager par le vent et la pluie ainsi que par les équipements utilisés pour la taille des arbres. En outre, elle pourrait pénétrer par les cicatrices foliaires.

En conséquence, la période d’infection atteint son apogée à la fin de l’automne ou au début du printemps. Le phénomène est probablement accentué par les pratiques d’irrigation employées pour lutter contre le gel ainsi que par la taille d’hiver.

Des études menées en Chine montrent que les périodes d’infection se produisent plus souvent après un hiver particulièrement froid suivi d’un printemps plus humide qu’à la normale.

Vigilance avant tout

Il n’existe actuellement aucun moyen de lutte curatif. Les producteurs sont appelés à faire preuve de grande vigilance. Actuellement, l’élimination des bouts de cannes ou de charpentières infectés est le moyen le plus sûr afin de limiter voire de stopper la diffusion de la maladie.

La première préconisation est donc de surveiller visuellement les parcelles, plusieurs fois dans la saison, en passant tous les rangs. Il est recommandé une attention particulière pour les jeunes plantations de moins de 5 ans sans oublier les arbres de remplacement.

En cas de symptômes douteux, prévenir son organisation de producteurs ou le SRAL.

Si le cas est avéré, couper les parties atteintes le plus tôt possible, les brûler, désinfecter soigneusement les outils de taille (avec de l’eau de javel diluée à 10 % ou de l’alcool à 70°) et recéper les plants contaminés.

Pour de la prévention

Pendant l’hiver, les producteurs peuvent appliquer des produits à base de cuivre qui a des vertus cicatrisantes. Refermer les portes d’entrée du PSA limite ou retarde l’attaque. Cependant, l’application de cuivre ne saurait être suffisante.

Le Ministère a accordé une dérogation sur 120 jours (mi-mai/mi-septembre) pour l’utilisation du Bacillus subtilis (Sérénade Max). Il s’agit d’introduire cette microbactérie, non pathogène, qui concurrencera le PSA. Les conditions d’utilisation sont strictes. Le traitement suppose plusieurs passages à raison de 2 kg/ha (Prix approximatif : 30 €/kg).

Le recours au Bacillus subtilis n’a pas d’intérêt dans une parcelle touchée. Cela reste de la prévention.

Accélérer la recherche

« Pour le moment, on apprend au fur et à mesure » explique Jérôme FRITSCH du SRAL. Les techniciens ne disposent pas encore de références suffisantes pour se forger une « doctrine ». Il serait très utile que les programmes de recherche sur le PSA du kiwi apportent rapidement des informations complémentaires sur le sujet.

En attendant, la prospection se poursuit. La mobilisation des producteurs dans la surveillance et l’élimination des parties végétales atteintes seront déterminantes.

Source : Informations Agricoles n°2.648 du 27 mai 2011

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