Scaap Kiwifruits : une saison 2010/2011 dans le vert
Les variétés incontournables
Inconnu en France il y a une trentaine d'année, la production de kiwis a connu un fort développement dans la vallée de l'Adour. Et la Scaap Kiwifruits de France aussi. En 2010, ses adhérents totalisent plus de 589 ha. La variété Hayward représente le gros de la production avec 75 % des surfaces implantées.
Loin derrière, mais « déterminante pour le début de la saison » note François LAFITTE, président de la coopérative, Summerkiwi se place en 2e position. Plus précoce que sa grande sœur, elle arrive sur les étals dès la mi-octobre. Les consommateurs en sont très friands. Lancée en 2003, « la réussite commerciale est indéniable » souligne Patrick PIQUIN, directeur de la coopérative. François LAFITTE quant à lui est persuadé que « la valorisation de ce produit va s'améliorer dans le temps ». Mais pas question pour autant de se substituer à Hayward.
Coup de frein sur le Gold
Le petit dernier, l'Arguta, devrait lui aussi connaître un avenir prometteur. Implanté sur 20 ha, ce baby kiwi, pour laquelle la Scaap a l'exclusivité de la plantation et de la commercialisation en Europe, est en pleine phase de développement. Pour cette deuxième année test, 40.000 barquettes ont été vendus dans des magasins de luxe. Les retours sont très positifs, ce qui a de quoi conforter les ambitions de la Scaap. Celle-ci va tripler sa surface en 2012.
En revanche, la coopérative de Labatut va mettre un sacré coup de frein au développement des vergers de kiwis Gold. En cause : leur sensibilité à la bactérie PSA (Pseudomonas syringae actinidiae). « Il est irresponsable de conseiller aux agriculteurs de continuer à planter cette variété » tempête François LAFITTE. Le président de la Scaap déplore l'attitude de la SIKIG qui encourage les producteurs à investir dans des vergers jaunes alors que la bactérie a décimé des centaines d'hectares en Italie et en Nouvelle Zélande. Hayward, Summerkiwi et Arguta se révèlent au contraire très peu sensibles.
Rémunération en hausse
Après une saison commerciale 2009/2010 très difficile, les producteurs de kiwis de la Scaap ont retrouvé des niveaux de rémunération proches de 2008/2009. Les adhérents ont été payés en moyenne 0,72 € par kilo commercialisable en C1 et C2. François LAFITTE se félicite de ce résultat : C'est « en moyenne 10 % au-dessus de ce qui est rémunéré par les autres structures ». Pourquoi une telle différence ? « La valeur ajoutée dégagée par notre coopérative va aux producteurs » insiste François LAFITTE. Une stratégie porteuse puisque de nouveaux agriculteurs intègrent la Scaap chaque année.
Autre signe d'une bonne santé financière : le taux d'endettement, inférieur à 20 % est « plus que correct » note Patrick PIQUIN. La coopérative ne s'est pour autant pas privée d'investir. Lors de la précédente campagne, elle a construit un local de 1.300 m² à Labatut en vue de transférer le conditionnement des fruits d'Amou.
En intégrant les pommes dont les résultats sont plus contrastés, la Scaap réalise un chiffre d'affaires de 13 millions d'euros et dégage un résultat net de 66.000 €.
L'export en ligne de mire
En septembre, la Scaap Kiwifruits a acheté une société de production de kiwis Hayward, la SARL Bibaye à Sorde l'Abbaye. Cette acquisition auprès du groupe Barniol représente une collecte supplémentaire de 1.250 tonnes. Cette opération exceptionnelle était pour la coopérative une opportunité de diluer ses charges de structure sur un volume plus important et d'améliorer ses capacités logistiques.
En effet, par le biais de ce rachat, la Scaap a acquis des parts sociales dans une station fruitière de Perpignan d'où elle pourra expédier 1.600 tonnes de fruits vers ses clients de l'Est de la France, de l'Allemagne et de la Suisse. L'intérêt sera de les livrer un jour plus tôt et de grignoter si possible des parts de marché.
Si la France et l'Europe constituent ses principaux débouchés, Prim'land, le bureau de vente de la Scaap, cherche également à développer les ventes de kiwis sur tous les continents. Lors de la saison 2010/2011, elle a exporté près de 3 millions de tonnes vers l'Asie, 860.000 tonnes en Océanie, 220.000 tonnes en Amérique du Nord et 50.000 tonnes en Afrique et en Amérique du Sud.
Prim'land est devenu sans équivoque le leader du kiwi français à l'étranger. Mais, cela n'aurait été possible sans le savoir-faire des coopérateurs qui produisent des fruits de haute qualité se conservant très bien lors des 6 à 8 semaines de transport maritime. Un véritable travail humain que la Scaap tient à saluer.
Source : Informations Agricoles n°2.676 du 16 décembre 2012