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Sikig mise sur le Gold3

« Après une phase de doute, des résultats techniques et variétaux viennent apporter de l’espoir aux producteurs de kiwis », affirme Julien PÉDELUCQ, PDG de la SIKIG. En effet, la perspective de maîtriser le PSA (bactérie qui affecte les vergers de kiwis) semble à portée de main. Et, dans ce contexte général, le nouveau kiwi à chair jaune Gold3 -dont Zespri détient la licence- est présenté comme une variété intéressante pour relancer ce segment de la production.

VIVRE AVEC

Aujourd'hui, qu'elles soient situées dans l'hémisphère nord ou sud, quasiment toutes les zones de production sont porteuses du PSA. Tandis que l’espoir d'une éradication complète de cette bactérie spécifique aux kiwis s'éloigne, l'objectif de limiter son impact apparaît atteignable.

Comment alors vivre avec et faire en sorte que le PSA ne remette pas en cause la rentabilité du verger ? SIKIG et ZESPRI ont une stratégie à proposer.

Outre la prophylaxie (élimination systématique du matériel végétal infecté), il s'agit d'agir en 3 endroits : le facteur pathogène, les conditions environnementales (humidité-pluie) et l'hôte (variétés sensibles).

AGIR SUR LA BACTÉRIE

Confrontés aux attaques du PSA, le premier réflexe des opérateurs a été d'organiser la lutte contre la bactérie, de manière classique, par l'application de traitements à base de cuivre (comme cela se pratique en vigne par exemple). Puis, suite à des travaux néo-zélandais, s'est ajouté le recours au Bion® qui a pour effet de stimuler les défenses immunitaires de l'actinidia (en conventionnel uniquement).

Selon Julien PÉDELUCQ, il n'y a pas photo : les traitements cuivriques associés au Bion® sont efficaces et la comparaison de rendement entre des parcelles traitées et d'autres non traitées est sans appel.

« Ce qui est compliqué, c'est la maîtrise technique : appliquer la bonne dose, au bon moment » explique Séverine BRUN, responsable développement Zespri France. « Le cuivre a besoin d'humidité pour agir mais s'il pleut trop, il est lessivé », poursuit-elle.

« En moyenne, nos producteurs locaux traitent au cuivre entre 4 et 5 fois avec des doses infimes. Pour des essais de phytotoxicité, nous avons été jusqu'à 13 fois. Cela n'a pas posé de problème. Pour le Bion®, le maximum est deux applications.

LES TRAVAUX DE RECHERCHE

« Maintenant que nous savons que c'est efficace, nous poursuivons le travail technique sur les modalités d'application », explique Julien PÉDELUCQ.

Le PDG raconte que les opérateurs français se sont appuyés sur les travaux de recherche menés en Nouvelle-Zélande (qui a consacré 20 millions d'euros par an pendant 3 ans aux programmes PSA).

Depuis 3 ans, les néo-zélandais ont créé un site qui mutualise les informations sur les moyens de lutte contre le PSA en provenance des différents bassins de production.

Les études françaises ont pu être centrées sur les spécificités pédoclimatiques locales.

Une réunion est programmée fin novembre pour homogénéiser les messages techniques prodigués aux producteurs par les différents opérateurs.

Le SRAL (service régional de l'alimentation) devrait être en mesure de diffuser en décembre un document comprenant l'état des lieux de la maladie et des recommandations.

UNE COUVERTURE PLASTIQUE

Le PSA se propage principalement par le vent et la pluie. Protéger les vergers de la pluie s'avère payant. Dans une parcelle plantée en Hort16A (variété sensible au PSA), une partie a été recouverte d'une bâche plastique en mars 2013. En juin 2013, la quasi-totalité des plantes de la parcelle présentait des symptômes de la maladie sauf sous la partie couverte. De plus, la gravité des symptômes est moindre sous couverture plastique.

L'investissement représente 50 000 € par hectare. La couverture plastique fait office de pare-grêle et elle protège du vent. Protégé de la pluie, 1 à 2 traitements cupriques pourraient suffire.

Des études sont menées sur un système qui permettrait de rabattre la bâche, ce qui aurait aussi l'avantage d'allonger sa durée de vie (estimée à 10 ans autrement).

LA CONVERSION VARIÉTALE

Bien que cette variété ne soit pas immune au PSA, Zespri propose de reconvertir les vergers en Hort16A, très sensible à la maladie, avec du Gold3.

Le principe est de rabattre les vergers infectés au printemps, de sorte à pouvoir greffer du Gold3 sur cette base assainie. Les greffons sont mis à disposition gratuitement par Zespri. Le greffage, le suivi et la surveillance représentent 20 à 30 heures de travail par hectare.

Cela permet de régénérer un verger sans repartir à zéro et de tirer partie du temps passé par la plante à installer son système racinaire et à sa croissance.

Si la greffe est réalisée suffisamment tôt dans l'année (début 2013), l'agriculteur aura une petite récolte dès l'année N+1 (nov 2014).

En cas de plantation, la première récolte interviendra la 4e année.

En Gold3, ZESPRI et SIKIG annoncent un rendement moyen de 41 tonnes de catégorie 1 avec un calibre de 101 grammes dans des vergers de Nouvelle-Zélande greffés en 2008.

Cela permettrait de relancer la dynamique commerciale initiée avec les kiwis à chair jaune, une dynamique qui s'est trouvée fortement contrariée par l'apparition de la maladie PSA.

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