Ecophyto en vigne
DEPUIS 2009
Vivadour a commencé par mettre en place une veille des pratiques phytosanitaires en viticulture. À partir de 2009, la coopérative a décidé de lancer une expérimentation avec pour objectif de réduire l'IFT (indicateur de fréquence de traitements phytosanitaires).
Pour ce faire, quatre directions ont été retenues :
- La modulation des doses,
- La réduction du nombre de traitements,
- L'adaptabilité des cépages aux maladies
- L’utilisation de produits alternatifs (SDN : stimulateur des défenses naturelles).
En 2013, des expérimentations ont été effectuées sur deux sites : à Estang sur une parcelle de Colombard et à Riscle sur une parcelle de tannat.
PHASE DE VULGARISATION
Mi-septembre, les viticulteurs de Vivadour étaient invités à se rendre compte visuellement de ce que donnaient les 3 méthodes testées sur les parcelles1 à Estang et à Riscle.
Sur chacun de ces sites, outre la zone témoin sans aucun traitement, 5 protocoles ont été appliqués :
- Le programme appelé « systématique ». Le traitement est reconduit au bout de la période d'efficacité du précédent avec la dose AMM (préconisation de l'autorisation de mise en marché). Ce protocole représente la pratique maximale.
- Le programme appelé « agriculteur ». En fin de période, le viticulteur cible les 2/3 supérieurs de la vigne. La dose apportée n'est que de 66 % (par rapport à la dose complète).
- Le programme « optidose » mis au point par l'institut français de la vigne (IFV). En fonction du volume foliaire et de l'évaluation du risque de la maladie, un logiciel calcule quel pourcentage de la dose est suffisant. Sur les 9 traitements, la dose a pu varier entre 20 % et 90 %.
- La règle de décision Vivadour. La méthode croise des informations sur la végétation de la vigne (nombres de feuilles formées) et les prévisions météo (risque de pluie) pour décider -ou pas- de traiter (Cf. Règle de décision ci-contre). Aucune pluie n'étant annoncée (fin juin/ fin juillet et début août), l'impasse a été faite sur 3 traitements.
- La méthode « Changins », basée sur le volume foliaire, a été aménagé ici en intégrant des éléments de la méthode Vivadour. La dose est souvent réduite (entre 15 % et 46 %) et l'impasse sur le traitement de début août a été faite.
LES RÉSULTATS
Hervé STÉVA (consultant chargé de l'expérimentation) a insisté sur le fait que les résultats ne sont pas dissociables du contexte climatique de l'année, à savoir une forte pluviométrie en mai et juin et des températures très basses. En 2013, les conditions ont été favorables au mildiou début juillet, puis défavorables jusqu'en septembre.
Sur la plan qualitatif de la vendange, le témoin non traité et la modalité maximale accusent un retard de maturité. En revanche, les 4 autres méthodes ne présentent que des différences minimes.
Sur le plan économique, le produit brut à l'hectare (calculé sur la base de 45 €/hl en colombard) est meilleur tant en brut qu'après déduction du coût des traitements (prix des produits + 25 €/ha par passage).
L'expérimentation sera poursuivie en 2014 sur les deux mêmes sites.
Les tendances générales étant comparables sur les deux sites, nous présentons ci-dessous uniquement les résultats quantitatifs sur Colombard (site d'Estang).
Maximal | Agriculteur | Optidose | Vivadour | Changins | Non traité | |
---|---|---|---|---|---|---|
IFT | 9 | 7,3 | 4,3 | 4,67 | 2,62 | 0 |
Poids raisin/cep | 5,95 kg | 5,43 kg | 4,51 kg | 5,05 kg | 4,45 kg | 2,03 kg |
Rdt/ha | 119 hl | 108,6 hl | 90,2 hl | 101 hl | 89 hl | 40,6 hl |
Coûts traitements | 519 euros | 471 € | 370 € | 283 € | 281 € | 0 € |
Produit brut/ha | 5 353 € | 4 885 € | 4 057 € | 4 525 € | 4 012 € | 1 826 € |