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Débat 2009 : Énergies renouvelables et agriculture

Le MODEF suit de près le développement des énergies renouvelables. C'est un thème qui fait débat dans les campagnes, notamment au regard des concurrences et des complémentarités qui peuvent exister avec l'agriculture. Pour lancer la discussion avec le public, Laurent CIVEL, directeur d’Énerlandes et Jean MOUZAT, président du MODEF national, étaient invité à apporter leur contribution ce dimanche 23 août à Soustons.
Les intervenants au débat (de gauche à droite) : Laurent CIVEL, Christophe MESPLEDE, Jean MOUZAT, Isabelle DAUGREILH et Raymond GIRARDI

Les intervenants au débat (de gauche à droite) : Laurent CIVEL, Christophe MESPLEDE, Jean MOUZAT, Isabelle DAUGREILH et Raymond GIRARDI

Offres alléchantes

Depuis la tempête Klaus, fin janvier, agriculteurs et maires sont très sollicités par des opérateurs spécialisés dans le photovoltaïque (PV). Ces derniers proposent l’installation de panneaux sur les toitures des bâtiments (agricoles ou de collectivités) ou la création de fermes photovoltaïque au sol.

Ce sont essentiellement les projets de fermes photovoltaïques qui posent un problème de concurrence avec le foncier agricole. En général, les installations sont prévues sur des terrains boisés. Mais comme le porteur de projet a une obligation de reboisement, par ricochet, la concurrence foncière se déplace sur le terrain agricole.

Les opérateurs proposent de louer des terres sur lesquelles seraient installés des panneaux, pendant 20 ans, en échange d’un loyer entre 2.000 et 2.500 €/ha et par an, soit environ dix fois ce que rapporte un hectare de maïs.

Laurent CIVEL estime qu’il est possible de poser des conditions pour ne pas laisser faire n’importe quoi.  Exemple : Obtenir que le reboisement compensateur soit réalisé à proximité et non dans une région éloignée.

Une charte sur le photovoltaïque a été établie mais, par nature, elle dépend de la bonne volonté des opérateurs. Préférer des terres à moindre potentiel agricole pour installer une ferme PV ne peut leur être véritablement imposé.

Il est donc légitime de demander au législateur de s’intéresser à ces questions pour éviter un développement anarchique, guidé par la seule perspective de gains à court terme. Christophe MESPLÈDE souligne qu’il est indispensable d’y réfléchir collectivement, tout en posant que -pour le MODEF- l’activité agricole doit rester une priorité.

Laurent CIVEL a précisé qu’EDF n’est pas le véritable payeur. En fait, ce sont les consommateurs d’électricité qui financent le développement des énergies renouvelables à travers une redevance, la contribution au service public d’électricité.

Nécessité d'une régulation

Public débat Soustons 2009

Le président du Modef national a rappelé que le syndicat est favorable aux énergies renouvelables. Toutefois, il a posé quelques points de vigilance :

  • À quel prix sera payée l’énergie par EDF à moyen terme ? Aucun engagement ne permet de certifier que l’effort actuel sera durable ;
  • Quand les investissements sont supportés par les agriculteurs, ce sont eux qui prennent le risque ;
  • Les projets doivent veiller à l’intégration architecturale et paysagère ;
  • L’arbitrage entre production énergétique et agricole doit être tranché en faveur de la vocation alimentaire.

Raymond GIRARDI, secrétaire général du MODEF national, a ajouté qu’il s’agit de sortir du schéma de produire toujours plus d’énergies. « La première énergie renouvelable c’est celle qu’on économise. Par exemple, il faut repenser les approvisionnements de marchandises qui nécessitent d’importants transports routiers ».

On notera dans le public l’intervention d’un vétérinaire alternatif qui préconise de ne pas mettre d’animaux sous des hangars avec des panneaux photovoltaïques sur le toit et d’être prudents vis-à-vis des ondes magnétiques émises par les onduleurs. Laurent CIVEL a indiqué qu’un projet de bâtiments pour canards vient d’être refusé par l’opérateur car les dégagements de méthane attaquent les panneaux. Sur la question des onduleurs, il précise qu’ils sont installés le plus loin possible et, qu’en cas d’accueil du public, ils sont coffrés.

Méthanisation

Les projets à base de méthanisation représentent des projets lourds. Actuellement, les propositions tarifaires ne sont pas suffisamment sécurisantes pour que les investisseurs se lancent. De plus, le fonds chaleur créé par le gouvernement ne permet pas d’aider les petites réalisations.

Aussi le directeur d’Énerlandes distingue deux types d’énergie renouvelable : celle où on paye l’approvisionnement (céréales, déchets…) et celle où on ne paye pas la ressource (vent, soleil, force motrice de la marée).

Il abonde dans le sens que s’engager à moyen terme à fournir un approvisionnement à un tarif donné est risqué. La responsabilité de l’agriculteur est engagée. Elle est de nature différente et plus importante que dans les projets à base d’énergie solaire, éolienne.

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