Et la retraite bon sang !
Ce constat est amer et l'on se pose la question : comment en est-on arrivé là ?
À la sortie de la guerre, les paysans ont voulu une caisse sociale indépendante. Elle s’est accompagnée de la création de sous-statuts comme « aide familial » et pour les femmes, d’abord « sans profession » et ensuite « conjoint » puis « conjoint collaborateur ». Une entrée dans le métier avec l’un de ces statuts, ne permet pas d’avoir une carrière complète.
Cette situation a incité une poignée de retraités mécontents à créer une association indépendante, l’Association Nationale des retraités agricoles de France (ANRAF), dans le début des années 1990, pour l’amélioration de nos conditions de vie.
Après les 75 % du SMIC en 2002, nous avons enfin obtenu les 85 % du SMIC pour les carrières complètes en 2020. Cependant, cette mesure ne concerne que 227 000 retraités sur 2,5 millions. Il est inadmissible que toute une vie de labeur sous différents statuts et 17,5 ans en tant que chef d’exploitation n’aient pas la même valeur.
Le combat continue pour la parité des pensions des aides familiaux et conjoints collaborateurs.
En parallèle, le syndicat majoritaire dont la présidence est assurée par une femme, estime que 72 % du SMIC est amplement suffisant pour ces personnes. Il ne semble pas falloir compter sur ces gens-là pour nous soutenir.
Le travail de l’ANRAF n’est donc pas terminé.
Lors de l’Assemblée générale de l’Association Départementale des retraités agricoles de France (ADRAF) des Landes, le 22 octobre 2021, nous avons soulevé de nombreux problèmes, notamment le manque de communication et d’information de la part de certains professionnels.
Les jeunes doivent être informés sur leur avenir lointain dès leur installation. La cotisation pour la retraite est un placement à long terme.
En attendant, serrons les rangs et continuons à croire à un avenir meilleur.
Francis Siberchicot, Président de l’ADRAF 40.