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Et pourtant, il en faut !

Bien qu'il soit de plus en plus décrié, la fin de l'élevage serait synonyme de problèmes sur les plans nutritionnels, environnementaux ou encore sociétaux, d'autant plus que cette pratique ancestrale présente de nombreux intérêts. Pour que l'élevage de demain soit en cohérence avec les attentes sociétales et environnementales, ou encore la recherche d'une juste rémunération des éleveurs, il faut que les politiques agissent. Il en va du futur de nos paysans et de nos paysages.
Et pourtant, il en faut !

Drôle de titre, n’est-ce pas ? Eh oui, que faut-il ?

De la pluie, du beau temps, du revenu pour les paysans, des jeunes pour reprendre, oui de tout cela il en faut et d’autres choses encore.

Mais aujourd’hui, je vais vous parler des cobénéfices de l’élevage.

Pour cela, je m’inspire de l’article de la France Agricole du 09 juillet dernier. On y découvre Anne MOTTET ingénieure agronome, et accessoirement conjointe de Thomas PESQUET, qui suit depuis Rome les politiques d’élevage à la FAO.

Elle vient dans cet article, faire un point sur l’intérêt de l’élevage. Si des progrès sont à faire sur la réduction de la consommation de viande dans certains pays, sur la réduction de l’impact environnemental et sur l’amélioration du bien-être animal (même si certaines contraintes sanitaires peuvent perturber ce souhait et cela fait débat), l’élevage garde de nombreux atouts.

Si certains, sous couvert de défense de la cause animale, veulent interdire l’élevage, d’autres, ont tout intérêt à faire progresser ces idées-là, pour proposer des alternatives aux protéines animales par de nouvelles technologies et surtout, en filigrane, amasser de juteux profits.

Dans son étude, Anne MOTTET démontre que le scénario projetant la fin de l’élevage soulève des problèmes sur les aspects nutritionnels, environnementaux ou sociétaux.

À l’horizon 2050, la population mondiale aura besoin de 29 % de viande en plus et une étude montre que les pays affichant les retards de croissance les plus importants sont ceux où la consommation de viande est la plus faible.

Certains mettent en avant la compétition entre alimentation humaine et animale, mais il faut savoir que l’ingestion animale se compose de 46 % d’herbe pâturée et fourrages, 19 % de résidus de cultures et 8 % de cultures fourrages. Au final, les céréales cultivables pour l’alimentation humaine représentent 13 %.

De plus, concernant l’utilisation des terres, les trois quarts des terres utilisées sont des prairies dont près des deux tiers ne sont pas convertibles à d’autres usages.

Et sur le plan environnemental, les prairies sont une source de stockage de carbone particulièrement performante.

Elle démontre aussi que la part de l’élevage dans le produit agricole brut atteint 20 à 40 % selon les régions du monde, jouant ainsi un véritable rôle tampon en termes de régulation des crises de marché ou d’incidents climatiques.

Pour ma part, j’y ajouterai un intérêt agronomique certain de par la possibilité de rotations avec les prairies temporaires avec les avantages sur l’amélioration des sols, la moindre utilisation des produits phytosanitaires et la nécessité de moins désherber après une prairie.

De plus, l’apport de matière organique, surtout en bio, est particulièrement intéressant.

Mais, l’élevage à ses contraintes en termes de main d’œuvre.

De plus, les revenus ne sont pas souvent à la hauteur du travail engagé et c’est d’autant plus vrai quand le prix des matières premières flambe comme aujourd’hui. Comment sera répercutée la hausse des aliments du bétail ?

Toutes ces questions restent en suspens à ce jour et les décideurs politiques ont tout intérêt à s’engager sur ces sujets.

Car le libéralisme forcené que l’on subit entraîne des déséquilibres tels, que des secteurs économiques et par ricochet géographiques comme les zones herbagères ou de coteaux, sont gravement menacées de déprise.

Va-t-on continuer à subir, ou la volonté politique permettra-t-elle de rétablir certaines situations ?

En tout cas, au Modef, on milite pour que les choses changent !

 

Serge MORA, président du Modef des Landes

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