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LE CHOIX D’UN MODÈLE

Les discussions post-influenza aviaire mettent en exergue l'opposition entre modèle productiviste et traditionnel. Les réunions de groupes de travail de la Dgal ayant lieu en ce moment, esquissent les pistes à suivre pour diminuer le risque d'une nouvelle crise et dessinent l'avenir de la filière. Lors de ces échanges, le Modef prône la nécessité de défendre l'élevage de plein air caractéristique des Landes.
LE CHOIX D’UN MODÈLE

L’opposition entre les différents syndicats agricoles repose toujours sur le choix d’un modèle de production que l’on veut mettre en avant.

Cette opposition entre un modèle « productiviste » basé sur des volumes conséquents, exigeants en capitaux, très dépendants d’intrants et générateurs de revenus corrects, voire importants si les prix de vente sont intéressants, et un modèle plus économe dans tous les facteurs cités plus haut et utilisant plus de main d’œuvre, s’exerce dans toutes les productions.

La production emblématique de notre département qu’est le foie gras n’échappe pas à la règle.

En effet aujourd’hui, sous prétexte sanitaire, une partie de la profession veut entraîner tout le monde dans une course aux investissements qui s’avèrera mortifère si les prix de vente ne peuvent suivre.

L’épisode récent d’Influenza aviaire que personne ne veut revivre, mobilise la profession pour trouver des solutions pour l’avenir.

Ainsi, au travers de différents groupes de travail, des réunions quasi hebdomadaires avec la Dgal tracent les pistes pour diminuer le risque de voir réapparaître une crise.

Si un certain nombre de solutions peuvent faire l’objet d’un consensus comme la réduction de densité d’élevages alliée à une réduction de densité intra-élevages pendant la période à risque, la réduction des délais pour les analyses libératoires de PAG, une plus grande réactivité pour éliminer les foyers, il en est autrement pour un sujet comme la claustration ou mise à l’abri comme se plaisent à l’appeler certains.

Ainsi, nous (le Modef allié à la Confédération paysanne) proposons des alternatives à la construction de grands bâtiments.

Grâce au travail acharné de vos représentants, la Dgal a admis le principe d’une analyse de risque à l’échelle de l’exploitation. Car nous pensons que l’on ne pourra pas appliquer aux producteurs autarciques sur des volumes modérés, les mêmes règles qu’à un élevage de plusieurs milliers de PAG.

C’est pourquoi il nous faut proposer une réponse graduée à chaque problème en fonction du schéma et donc du volume produit.

Pour nous, cela semble évident ; mais face à nous une partie de la profession plaide pour une politique du tout bâtiment (qui de plus n’a pas prouvé sa totale efficacité loin s’en faut) avec des conditions assez draconiennes et coûteuses (pas de tracteur pour pailler par exemple).

On retrouve là le clivage entre deux types d’agriculture, l’une capitaliste, désireuse de produire beaucoup à petit prix et destructrice d’emplois au final, et l’autre basée sur la main d’œuvre familiale où le travail, l’autonomie de l’exploitation, la recherche d’une meilleure valorisation, permettent à de plus petites structures de vivre et de maintenir des emplois.

On l’a vu en production laitière, où la grosse unité avec beaucoup d’ensilage de maïs complémenté avec du soja importé et robot de traite, dégage finalement moins de valeur ajoutée qu’une ferme laitière utilisant au maximum le pâturage, réduisant ainsi les frais de mécanisation.

Ces schémas de production réservés à une minorité, s’ils sont très compétitifs et permettent de vendre à prix réduit ont surtout pour inconvénient d’éliminer beaucoup d’exploitations et le bilan social est finalement négatif. De plus, la capacité à reprendre de telles unités est quasi impossible pour beaucoup de jeunes sans capital.

Alors qu’au même moment, on nous rebat les oreilles sur la nécessité de renouveler les générations.

Une fois de plus, le syndicalisme majoritaire prouve son double langage en souhaitant installer des jeunes ou maintenir des paysans, tout en prônant des modèles de plus en plus coûteux.

La production de foie gras, heureusement pour nos petites exploitations landaises, avait à peu près échappé jusqu’ici à ce phénomène.

Mais aujourd’hui sous couvert sanitaire, on veut nous enfermer dans ce modèle.

Nous croyons à une autre sortie ; nous avons les consommateurs en attente de qualité et de bien-être animal avec nous, alors nous continuerons à travailler pour défendre ce qui a fait notre image.

 

Serge MORA, président du Modef des Landes

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