C'est la rentrée
Cette première semaine de septembre sonne la fin de l’été, de la plage et des vacances pour les uns, et pour les autres, c’est une courte période de transition entre la fin de l’arrosage et la rentrée des cultures !
C’est également la rentrée dans l’administration, avec une activité plus importante dans les boites mails et un agenda qui se remplit de réunions !
Les toutes premières moissons de tournesols et de maïs débutent avec, pour le moment, des prix de vente qui tiennent la route, pour le plaisir des céréaliers et au grand désespoir des éleveurs. Encore une équation à deux inconnues à résoudre (pas facile de se remettre aux devoirs).
Derrière cette boutade, une vraie question de fond se pose sur la spécialisation des exploitations qui engendre un déséquilibre structurel dans notre agriculture. Vous connaissez les conséquences de cette spécialisation et la fragilité économique des exploitations avec des ateliers de productions animales (et pas seulement celles-là).
Dès lors, que pouvons-nous faire?
Continuer à porter et à viser l’autonomie des exploitations. J’entends déjà le discours de certains, dénigrant, en qualifiant de dépassée, cette vision. Pourtant, elle a encore toute sa place. Tout autant que la vision productiviste qui continue à être portée dans la filière gras.
J’aimerais bien écouter le discours des responsables de la filière auprès de jeunes agriculteurs qui viennent d’investir dans des bâtiments hors sol, quand ils devront acheter du maïs à 300 € la tonne: « Ne vous inquiétez pas mes petits, vous pouvez repousser l’échéance à la banque. »
Alors oui, nous n’avons peut-être pas inventé une idée révolutionnaire, mais il me semble qu’en Chalosse, il y a actuellement de nombreuses exploitations qui cultivent du maïs pour leur élevage de taille raisonnable.
Et ce modèle, déjà bien présent depuis de très nombreuses années, promet une rémunération bien réelle à ces structures.
Alors oui, je suis consciente que l’autonomie ne fait peut-être pas rêver les jeunes, mais nous avons cette responsabilité de porter la rémunération des agriculteurs comme principal objectif.
Nous n’avons aucun pouvoir sur les fluctuations des cours mondiaux, mais nous pouvons, à notre échelle, tendre vers une réduction des charges et viser l’autonomie des structures.
Et cette idée, cet accompagnement, c’est du réel et c’est possible, il suffit juste de s’en donner les moyens.
Comme quoi, il n’est pas toujours nécessaire de créer, ou d’inventer des schémas, il faut simplement se donner les moyens de se réapproprier les bonnes formules.
Bonne rentrée à tous !
Mélanie MARTIN, présidente du Modef des Landes