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IL EST URGENT DE PRENDRE LE TEMPS

Cela fait quelques temps que je n’ai pas écrit quelques mots. Vous savez bien que lorsque je prends la plume c’est pour vous parler de vaches.

Depuis le début de l’année, tout s’affole.

Il y a quelque mois les administrateurs représentant les producteurs de Bœuf de Chalosse au niveau d’ELVA BEARN PAYS BASQUE LANDES se sont rassemblés « en commission prix » pour essayer de prévoir la hausse du prix des aliments.
IL EST URGENT DE PRENDRE LE TEMPS

Ce jour-là, nous avions contracté avec la société BOULIN MICHEL une hausse significative du prix du Label. Nous en avions profité pour établir des contrats pour se mettre en conformité avec la loi EGALIM II. Je pensais que cette hausse était largement suffisante mais le cours des matières premières agricoles s’est envolé. Face à cela, il y a eu aussi une envolée du prix des vaches grasses labélisées et hors label.

Il est vrai qu’il serait nécessaire d’augmenter le prix du Label mais les bouchers sont conscients que leurs clients ne peuvent plus acheter des produits de qualité vu la flambée des prix : carburants, denrées alimentaires, produits de première nécessité….

Pour beaucoup de Français l’essentiel n’est plus de pouvoir vivre mais de survivre.

Je pense qu’une fois de plus, il va falloir se serrer la ceinture et trouver des solutions pour atténuer cette augmentation des prix des matières premières.

Je sais que l’ALPAD travaille déjà sur plusieurs projets. Si Antoine était là, il pourrait râler une fois de plus car les éleveurs n’ont jamais le temps de venir aux formations qu’il propose. Mais je pense qu’il va être urgent de prendre du temps pour réfléchir et se mettre tous autour d’une même table et discuter.

Nous, nous avons tous de très bonnes idées pour économiser, encore faudrait-il que nous nous les partagions pour s’entraider et faire évoluer notre métier.

Il y a des choses toutes bêtes à mettre en place comme par exemple des prairies avec des légumineuses où les vaches peuvent pâturer une ration complète et ainsi faire du lait qui pourrait nourrir les veaux sans être obligé de les complémenter.

Une autre idée : nous sommes en plein semis, j’entends que beaucoup veulent faire plus de tournesol, ce qui pourrait permettre de faire des tourteaux grâce à la CUMA ADOUR PROTEOIL et utiliser ces tourteaux pour nourrir nos vaches. D’autres veulent faire du soja, là aussi plusieurs pistes s’ouvrent à nous comme des boudins de soja bruts données dans la ration journalière avec parcimonie ou boudins de soja toastés où les quantités données peuvent être plus importantes. Ou encore, certains fabricants d’aliments proposent de racheter le soja à un bon prix et de l’inclure dans l’aliment que nous achetons.

Voilà quelques idées parmi tant d’autres qu’il nous faut travailler ensemble, pour que les pratiques de chacun profitent aux autres.

Un proverbe africain dit « seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ».

Raphael Genèze

Administrateur du Modef des Landes

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