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Le champ des possibles

Lors du dernier Conseil d'administration, Mélanie MARTIN s'est faite élire à l'unanimité en tant que nouvelle présidente du Modef des Landes. Elle prend la suite de Serge MORA après 4 années de bons et loyaux services. Dans cet édito Mélanie nous fait justement part de sa vision de la présidence.
Le champ des possibles

Un passage de relais en douceur vient d’être opéré au sein de notre syndicat. C’est pour cela que je tenais, tout d’abord à remercier grandement le conseil d’administration d’avoir unanimement élu la première et sûrement la plus jeune présidente du Modef des Landes. Je vais donc profiter de cet édito, non pas pour me présenter car je pense que vous connaissez déjà mon parcours, mais plutôt pour vous faire part de ma vision de la présidence.

Notre pays souffre depuis quelques années d’un manque de participation et d’engagement au sein de la vie de la cité. La cité dans son sens le plus noble, telle qu’elle fut imaginée dans les fondements de la Démocratie grecque avec une participation de chaque citoyen. Nous, les Français, avons historiquement besoin qu’une personne prenne des responsabilités en incarnant le poste à l’image de De Gaulle dans les années 50. Nous sommes désormais en 2021… Je ne crois plus qu’une seule personne doive incarner et endosser le poste et le rôle seul, surtout si l’objectif est de mobiliser et impliquer les agriculteurs afin que leur parole soit entendue. Je n’aurai aucun problème à assumer les responsabilités et le travail pour maintenir notre syndicat dans le paysage landais ne me fait pas peur. Cependant dans l’approche et la mise en œuvre des propositions du syndicat, le dialogue et la transversalité seront à l’honneur avec une place prépondérante du bureau et du conseil d’administration.

Il est toujours bon de rappeler les grandes avancées sociales que le syndicalisme a obtenu dans le monde du travail. L’époque n’est plus la même mais, récemment, 20 gouvernantes et femmes de chambre ont remporté une revalorisation salariale et une baisse des cadences de travail face à un géant de l’hôtellerie mondiale (le groupe IBIS). Cela prouve que face à l’injustice, aux inégalités de classes, il y a toujours une légitimité à mener un combat. Dans le monde agricole, les combats ne sont pas les mêmes et face à un syndicat majoritaire qui possède une force de communication puissante, il nous est aujourd’hui difficile d’être entendus. De plus, en détenant l’ensemble des outils de fonctionnement du monde agricole, il se permet depuis trop longtemps de verrouiller la moindre avancée, et c’est bien pour cela qu’il faut continuer à porter une voix différente et à offrir des perspectives positives à notre métier.

Arrêtons ce discours invitant à la morosité ambiante sur notre métier : je suis entièrement lucide sur nos difficultés économiques, sur les bouleversements des pratiques, sur le poids de l’administration, etc. mais je pense sincèrement que nous pouvons croire à un tournant positif de l’agriculture. Chaque agriculteur et chaque typologie d’agriculture ont le droit d’être représentés, et si nous voulons que les principes d’une démocratie fonctionnent, encore faut-il pouvoir vous exprimer et vous impliquer. Je trouve qu’il est trop facile de se laisser porter par les autres, les solutions existent localement, c’est à nous de nous en emparer. Le virage de l’agriculture résultera de cela, de la reprise en main par les agriculteurs de leur capacité décisionnaire au sein de leur exploitation.

La tâche n’est pas simple, mais soyons réalistes : si l’on regarde un peu en arrière, elle ne l’a jamais été. C’est pourquoi le discours que nous porterons sera toujours positif. Sinon à quoi bon continuer à nous battre ? Vous trouverez peut être mon propos naïf ou utopique, mais si d’autres n’avaient cru à des valeurs progressistes, où en serions-nous ?
Il est plus que jamais nécessaire de faire émerger des idées novatrices et d’y croire afin que nos champs continuent de porter les fondations d’une alimentation saine et d’une rémunération juste pour les agriculteurs.

Mélanie MARTIN, présidente du Modef des Landes

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